Islam

C’est une drôle de sensation pour Benjamin de réaliser qu’il avait tort.
Drôle d’étonnement que de découvrir des préjugés en soi, peut-être un peu malgré soi, mais ils y existent bien.
Il avait une idée de l’Islam, il y a maintenant ce qu’il vit de l’Islam et cela impose une certaine contradiction à son cerveau.
Une femme voilée en Abaya. Et finalement une seule question importante surgit :
« Quel est donc cette drôle de chose dans laquelle elle regarde, est-ce une caméra ? »
Il est rassuré, ses questions existentielles ne sont pas corrompues.
Et oui vous avez bien lu Abaya, ce n’est pas trop compliqué à comprendre pourquoi vous ne le connaissiez pas ce mot et qu’un autre vous vienne à l’esprit. Il n’a pas traversé les murs qui forment les frontières du monde occidental. Il est difficile de construire une idée laide avec un beau mot.
Abaya est un beau mot.
Comme Benjamin je vois une belle femme joyeusement apprêtée.
En prenant un peu de distance, le yin et le yang.
Admettre d’être ignorant, qu’il avait tort. Se confronter à la réalité soulève beaucoup de questions.
Rentrer dans un monde dont il ignorait absolument tout fut un pas qui déstabilisa Benjamin. Découvrir qu’il avait tort mais pire encore, d’une ignorance il s’est construit une idée, peut-être même un jugement. Sur combien de sujets avait-il fait preuve d’autant de bêtise ? Et je sais que la bêtise l’énerve.
Il découvre un endroit où la vie est teintée de pensées religieuses. C’est proche des mosquées qu’il trouve les artistes. Ils ne dessinent pas les mosquées, plutôt comme si les architectes, bâtisseurs et autres sculpteurs en avaient posé de partout pour une seule raison. On pourrait dessiner tous les endroits sans jamais s’éloigner de leur présence rassurante.
Elles représentent tout autant de maisons que de promesses de s’endormir propre, le ventre plein… en sécurité… en Paix.


Tout comme les phares ponctuent la nuit des marins, les mosquées ponctuent la journée d’Arabie.
Le chant des muezzins envoûte et rythme la vie.
Ce nouveau temps n’est pas totalement étranger à Benjamin, il a la douceur des contes indochinois de ses grands-parents.
Le « Moyen-Orient », c’est le nom qui convient à cet endroit, il y a un quelque chose de bouddhiste dans cette atmosphère.
Savoir laisser aller et lutter pour faire croître ce qu’il y a de beau en nous. Vivre et laisser-vivre…
Légendes photos:
- Khalil Gibran, Le Calligraphe, le Poète & la Paix
- Douglas Adams, Le Guide du voyageur galactique